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Les rencontres de l'Histoire

Vivre libre ou mourir … Hubert Cloix, une vie sur deux siècles !

Hubert Cloix est âgé de16 ans lors de l’appel du 18 juin. Pour lui, issu d’une famille républicaine et européiste, il n’imagine nullement la France ployée sous le joug fasciste. Jeune étudiant en HEC, il intègre la Résistance par le biais de ses proches, en gagnant, en 1944, la voie sacrée du maquis.

« J’avais surtout dans l’idée de continuer la lutte contre l’occupant. Ces petites actions me confortaient dans l’idée que j’avais de soulager le quotidien de mes concitoyens de la dureté de la guerre. J’étais patriote, avant d’être résistant. ». L’humilité d’un héros de guerre, dans les paroles d’Hubert Cloix, ancien maquisard du Réseau Vengeance, quant à ses premières actions clandestines contre les Nazis.

    ▲ Hubert Cloix (ndlr : à gauche de la photo) à la cérémonie de commémoration de la Journée Nationale de la Résistance sous l’Arc de Triomphe (© Coll. M&H)   

Âgé de 16 ans, ce fils de représentant de commerce étudie au lycée Rollin, avant de prendre les chemins de l’exode pour rejoindre son Morvan natal, sous la terrifiante menace des bombes ennemies. Une expérience marquante pour le jeune homme, qui voit son pays sombrer dans le totalitarisme.

Résolu à ne pas faire disparaître l’espérance de son coeur de patriote, il s’engage comme volontaire dans les services de premiers secours de la mairie de Corbigny. « Le maire a alors mobilisé tous les jeunes du village, pour aider les enfants de réfugiés, sans parents, à s’alimenter et à trouver des abris pour la nuit », se rappelle t’il avec émotion.

Premiers pas dans la résistance

Après cette tumultueuse période de l’exode, ou il vagabonde isolé de sa famille, entre Nevers et Arcachon, Hubert Cloix s’installe avec sa famille à Corbigny. Ce tout jeune diplômé à la ferme intention de poursuivre la lutte contre l’occupant. « Ma famille était profondément anti-allemande. Cette victoire de l’Allemagne était une véritable tragédie dans la politique de notre pays. Ne ne pouvions accepter une pareille situation sans réagir. », poursuit Hubert Cloix. Alors que son village natal accueille une garnison de soldats allemands, il décide de passer à l’action en leur dérobant secrètement leurs matériels. « Corbigny représentait un endroit stratégique pour ces derniers puisque c’est là qu’ils gardaient tout l’arsenal militaire du secteur. Je me suis donc faufilé plusieurs nuits dans leur hangar. J’y dérobais alors secrètement du matériel (casques, fusils, munitions …), pour continuer la lutte ». Une lutte bien réelle que poursuivra ce dernier durant l’année 1943 en rejoignant les rangs de l’Armée Secrète.

    ▲ Portrait de 1943 d’Hubert Cloix, recruteur et maquisard pour le Réseau Vengeance (© Coll. M&H)   

Déployé de février à septembre dans le secteur sud de l’Allier, Hubert Cloix, sous le commandement expérimenté de Jacques Meunier, doit recruter secrètement des volontaires pour partir combattre dans les maquis.

La résistance c’est le courage d’assumer ses actes ...

« Malheureusement, la répression nazie va s’abattre sur notre groupe et exécuter notre responsable militaire, Jacques Meunier. Tout contact perdu ! » se souvient avec tristesse celui qui a échappé de peu à la Déportation. Une tragédie personnelle pour celui-ci, qui perd bon nombre de ses amis en cette sanglante journée du 13 décembre 1943. Sauvé de peu par son compagnon  Jean-Louis Fromonot, il rejoint le Réseau VENGEANCE, ou de retour sur Paris, il démarre une nouvelle vie, cette fois-ci dans la clandestinité.

Force & Honneur

Poursuivant ses études de préparation au concours HEC au lycée Chaptal, Hubert Cloix sous couverture de la Croix Rouge, sert d’intermédiaire à la Résistance. En sa qualité d’agent de liaison, il transmet des informations confidentielles sur les installations militaires du Gross Paris aux Corps Francs. Sans poser la moindre question sur l’importance de la confidentialité des documents qu’il transporte, le courageux Hubert Cloix rempli avec la même discipline et la même rigueur morale, les ordres d’un responsable militaire de VENGEANCE qui le somme de monter au maquis la veille du Débarquement de Normandie.

Rejoignant à vélo les routes du Morvan pour sa montée au maquis, il intègre la Compagnie André du maquis Bernard dirigé par l’ancien officier de Gendarmerie, Louis Aubin. « Sous la direction de notre chef de groupe Louis Aubin , nous devons ralentir la retraite allemande vers la frontière. C’est notamment là, que j’y ai appris le maniement de l’arme légère PIAT (projectile d’infanterie anti-tank). Les conditions de vie étaient très précaires, en raison du manque de vivre et des attitudes rebelles de certains » se souvient-il à l’idée de sa participation courageuse à cette sombre période de l’Histoire.

    ▲ Hubert Cloix (ndlr : au centre de la photo avec son PIAT) en opération à l’Automne 44 pour le maquis Bernard  (© Coll. M&H)   

Héros discret dans la Libération du Morvan, décoré en 1991 de la Légion d’Honneur, Hubert Cloix participe avec sa section aux durs combats de la bataille de Crux-la-Ville (12-17 août 1944). « 4500 Allemands ont encerclé les maquis Mariaux et Julien. Pour éviter un massacre, je suis envoyé en éclaireur derrière les lignes ennemies. Ma présence d’embusqué a désorganisé les Allemands, ce qui a permis aux maquisards de sortir de l’encerclement. Ensuite, il y a eu l’arrestation du chef de la kommandantur de Nantes, von Baütcher où j’y tue deux Allemands avec mon PIAT, puis l’attaque du pont du Montal. Des actes particulièrement marquants, à jamais ancrés dans ma tête. ». Autant de hauts faits d’armes qui marqueront la mémoire de cet éternel héros de la Résistance, dernier acteur vivant de l’Armée des Ombres.

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