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Les étoiles du sport

Béhourd : le choc des titans

Sport inspiré des combats médiévaux, le Béhourd s’offre une nouvelle jeunesse de fer. Combattants charpentés et teigneux, prêts à en découdre dans la lice, ces chevaliers de l’extrême insufflent une dynamique full-contact à cette discipline sportive, vieille de 900 ans. 

Des chevaliers en armures déambulant dans les rues de Carcassonne, voilà ce que vous pourrez voir  les 31 mars et 01 avril prochains au tournoi de la Citadelle. Armés jusqu’aux dents, sabres au clair, ces guerriers 2.0 pratiquent cet art martial conventionnel en mode Street Fighter. À cinq ou à vingt, ces échanges musclés aux corps-à-corps rappellent les grandes heures cinglantes de la guerre de Cent ans. Le béhourd, un sport de rustres entre passion et tradition.

Le Béhourd contre-attaque !

▲ Pour l’honneur du Castel, les rustres guerriers médiévaux s’entrechoquent dans des duels aussi héroïques que mortels (©️DR) 

Popularisé, en 1990, par les pays de l’Est, le Béhourd refait surface en France à la fin des Années 2000. Tournoi fracassant du XIIe Siècle, il oppose dans des combats à pied, plus d’une vingtaine de combattants, solidement harnachés de maille et de fer. Désormais pratiqué par des adeptes de la reconstitution historique, des fondus d’arts martiaux où des passionnés de culture médiévale, le Béhourd concerne tous les âges et tous les profils. Dans des assauts par équipes en 5 contre 5, en 16 contre 16 ou en 21 contre 21, le but est de rester debout, avec des astuces de pivotement autour de la lice, pour s’assurer la victoire finale grâce à la chute de l’adversaire. Réunis dans différentes catégories, les jouteurs s’affrontent en armures d’époque du XIIIe au XVe Siècle. Ce spectacle historique de sport extrême rassemble les combattants les plus aguerris, comme le pisteur dont la mission est de tendre des pièges à l’ennemi, en brisant notamment ses formations tactiques, par des courses rapides et discontinues. Haches à deux mains, hallebardes d’Hast, masse d’armes, fléaux, glaives fauchon, le large arsenal déployé par les combattants est une condition « sine qua non » de la pratique de ce full-contact médiéval revisité à la sauce Highlander. En France, la Fédération Française de Béhourd encadre l’organisation des compétitions de cette toute jeune discipline sportive. En 2017, celle-ci compte environ 200 adhérents pour 19 clubs participants. Après Tourcoing, Château-Thierry et Carcassonne, Saint-Diziers a accueilli la 5e édition du championnat de France remporté par les Bécuts de Gascogne. Pour Sylvain Lienard, capitaine des Hommes du Nord, « (Le Béhourd) Il faut venir le tester. L’essayer, c’est l’adopter !.». Aquila Sequania, Les Martel, Les Bannerets d’Auvergne où La Confrérie des Loups, nombreuses sont les formations à compter dans leurs rangs ces fiers guerriers d’un autre temps, passionnés d’expérimentation archéologique et de castagne.

▲ En garde chevalier ! Enfilez votre armature métallique pour la joute du Roy ! (©️DR)

Les Martel, pour la gloire du Roy et de Saint-Denis

Preux chevaliers guerroyant pour la sécurité du comté de Paris, les « Martel » assurent depuis 2012 la renommée sportive des terres d’Île-de-France. Née de la fusion entre les Frankland et les Écorcheurs, la formation Martel constitue l’une des places fortes du Béhourd en France. Championne de première Division en 2013 et 2015, l’équipe du capitaine Edouard Eme se classe au troisième rang national cette saison. « Notre sport repose sur l’historicité de nos équipements et des techniques de combat à l’épée, sans pour autant prétendre à de la reconstitution historique.», confie avec simplicité ce dernier. Première équipe française à participer à la « Bataille des Nations », le palmarès de la formation francilienne s’enrichit au fil des compétitions avec notamment ses deux victoires au tournoi du Faucon Noir de Montbazon. De plus, ces redoutables bretteurs composent l’effectif XXL de l’équipe de France, à l’image de Yanis Fehri, Guillaume Moizan et Alexandre Blow. L’association des Martel recrute et propose des entraînements le week-end à Nanterre et à Rueil-Malmaison. Avis aux plus courageux !

▲ Courageux bretteurs, la compagnie Martel est l’une des plus redoutées du royaume pour leur hargne au combat ! (©️DR) 

Renaissance de la chevalerie Française

Depuis 2013, la France figure parmi les puissances émergentes du Béhourd dans le monde. Une aisance compétitive, qui lui permet de côtoyer saisons après saisons les sommets de la gloire. À l’image de Sylvain Lienard, Roman Vieille-Girardet, François-Eric Fosse, Julien Roumaud et Adrien Bedot, le gratin de la chevalerie française se retrouve chaque année dans le très relevé championnat de la Bataille des Nations (BOTN). Cette nouvelle génération de chevaliers excelle dans le domaine du 21 vs 21, comme l’atteste leur belle troisième place remportée cette année au tournoi de Barcelone. En plus de sa participation au Mondial I.M.C.F, la France est médaillée à cinq reprises, avec notamment un titre de vice-champion du Monde en 16 vs 16 au Portugal (2016). Le Béhourd français retrouve son lustre de jadis, avec ce savoureux mélange de corps-à-corps musclé et d’histoire vivante.

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