Parachutée en France en 1943, « Pauline » fait partie de cette armée des Ombres qui sauva l’Europe au péril de sa vie. Femme alliant droiture morale et courage patriotique, le combat de Pearl Witherington contre le nazisme est le symbole de toute une génération, horrifiée par la barbarie du totalitarisme.
Pearl Witherington Cornioley – nom de code « Pauline », naît en 1914 à Paris, dans une famille nombreuse et extrêmement miséreuse. Son enfance est très difficile : son père est alcoolique et sa mère est au chômage. Elle vécut jusqu’à sa majorité dans la Ville Lumière, où elle doit travailler très tôt pour subvenir aux besoins des siens. Lors de la Drôle de Guerre, elle fuit avec sa mère en Espagne où elle intervient fréquemment dans les services administratifs de l’ambassade de France à Madrid. Craignant une arrestation de la part des miliciens de Franco, elle fuit de nouveau avec ses parents et rallie Marseille, où elle rejoindra les rangs des compagnies FTP locales, en tant que messagère.
NAISSANCE D'UNE GUERRIERE
Fuyant de nouveau la ville occupée, elle rejoint Londres et le quartier général de la France Libre où elle devient tour à tour, secrétaire au ministère des affaires étrangères puis fonctionnaire au service administratif du SOE. Courageuse et volontaire, celle-ci décide de passer les sélections de l’unité secrète de Churchill ou après une sélection sévère et un entraînement intensif aux maniements des armes, elle intègre la Section F. de cette unité secrète à la mi-juin 1943.
LA SAINTE-VIERGE PROTECTRICE DES MAQUISARDS
Parachutée pour la première fois au-dessus du territoire français, en septembre de la même année, Pearl Cornioley devient agent de liaison au sein du réseau « Hector-Stationer ». En mai 1944, elle devient chef du maquis de la Forêt de Gâtine, basé en Indre. Très tôt, Pauline structure et organise les mouvements paramilitaires du département. Entre sabotages des voies ferroviaires, attaques des infrastructures industrielles ennemies et créations de stocks d’armes pour les maquis environnants, Miss Witherington s’affirme comme une stratège aguerrie qui motive ses troupes, dans les combats de la Libération qui s’annoncent. Avec les hommes de son maquis, elle s’occupe de l’assaut sur le Château des souches. Cette glorieuse bataille du 11 juin 1944, fait reculé les Allemands mais ne se fera pas sans quelques sacrifices : 32 morts au total et une blessure à l’épaule pour la cheffe du maquis de Gâtine. Par la suite, elle et ses résistants participeront à la libération des villes de Valençay, Vouvray puis Levron. Promu « Flight Officer » à la fin du conflit, elle rejoindra Londres pour y épouser son compagnon d’armes, Henri Cornioley, le 26 octobre 1944.