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Au cœur de l'Histoire

Le don du sang et les transfusions sanguines

Depuis l’aube de l’humanité, la civilisation occidentale voue une véritable fascination à la circulation sanguine. Souvent contradictoires voire avant-gardistes, les interprétations et significations liées à ce tissu organique, furent nombreuses mais surtout audacieuses. De la saignée aux transfusions, le progrès technique croissant, permis à l’Homme d’accroître son espérance de vie. De plus, les compétences acquises sur l’organisation du circuit physique des globules jusqu’aux organes vitaux, font percevoir l’importance indispensable d’une transfusion de produits sanguins.

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Gravure anonyme du XIXe Siècle, montrant avec une réalité choquante les conditions extrêmes et précaires de la transfusion sanguine, dans les milieux populaires 

Dès l’Antiquité, la circulation sanguine fasciné les premiers hommes. Les égyptiens puis les Romains, décèlent l’existence d’un liquide plasma instable qui parcours l’ensemble du corps humains. Mais avec l’époque obscurantiste du Moyen-Age, la question sanguine est assujettie aux interprétations de prestiges et de classes, de la part du Saint-Siège. De ce fait, les prémices du sang débutent avec son élimination par l’arsenal thérapeutique de l’époque, la saignée ! C’est ainsi que cette pratique, pourtant dangereuse mais très populaire chez le milieux de la haute Noblesse, cause la mort de plusieurs milliers d’individus comme en 1492, où le Pape Innocent VIII décide de sacrifier la vie de dix jeunes enfants, pour sauver la sienne.

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Sur cette enluminure du XIIIe Siècle réalisée à l’Abbaye de Sienne, l’Eglise voit d’un très bon oeil cette pratique, pour purifier l’âme des pécheurs

Avec le Siècle des Lumières, les précurseurs William Harvey, Christopher Wren et Jean-Baptiste Denis décrivent pour la première fois, l’aspect physique de la circulation sanguine. Ce même Jean-Baptiste Denis, réalise le 15 juin 1667 les premiers test de transfusions sur l’homme. Ce médecin transfuse donc le sang d’un mouton à corps, d’un individu de 15 ans souffrant de fièvre. Malheureusement, l’opération est un échec puisqu’elle se solde par la mort du patient. Pourtant, cette découverte devient vite une révélation pour les scientifiques. Ceux-ci vont s’atteler à moderniser le système de perfusion, pour le rendre plus performant et mieux applicable.

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La volonté de Jean-Baptiste Denis de « réparer le sang de tous », est une idée révolutionnaire pour l’époque !

Avec les découvertes de Denis, le scientifique néerlandais Van Leeuwenhoeck en profite pour établire une nouvelle théorie et démontrer l’inefficacité de l’injection par sang animal. En outre, Van Leeuwenhoeck découvre et interprète la présence de globules rouges dans le sang : « J’ai observé le sang de ma main et j’ai trouvé qu’il consiste en globules rouges nageant dans un liquide clair ». D’après lui, le sang doit assuré trois fonctions de base essentielles : le transport de l’oxygène vers les poumons jusqu’aux cellules de l’organisme, la régulation de la température corporelle et la protection du corp. Dans cette analyse, les globules rouges sont ainsi censés mieux assurer le transit du dioxygène dans les parties vitales de l’organisme. Or, les techniques de transfusions peu développées et pas très courantes, ne permettent pas d’avance conceptuelle, en terme de réalisation pratique.

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Analyse de la constitution des différents composants des globules rouges par Antoni Van Leeuwenhoeck, vers 1719

Avec les progrès techniques de la Révolution Industrielle, James Blundell peut enfin mettre en place, le premier dispositif de transfusion. Sa thèse porte alors sur la complémentarité du développement technologique apporté aux indications de transfusions. Ses propos méritent d’être révélés pour leurs valeurs novatrices. Néanmoins, la vision de Blundell est très optimiste quant aux risques de complications de transfusions. Entre 1818 et 1829, dix rapports sont émis par le chercheurs concernant l’infusion intra-veineuse du sang par procédé physiologique. Une avancée conséquente qui toutefois, va devoir cesser en raison des trop nombreuses infections sanguines.

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En 1818, la nouvelle application technologique de Blundell pour la transfusion sanguine, va changer le cours de l’Histoire ! 

Avec le XXe Siècle, les recherches dans le domaine du sang deviennent de plus en plus avancées. En 1911, l’appareil de Curtis et David permet au processus de transfusion de s’ameliorer. cet appareil constitué d’un ciseau et d’une seringue reliée à deux émetteurs, favorise ainsi l’essor du don du sang. À l’inverse, les recherches de Georges Woolsey sur la circulation sanguine, démontrent que cette pratique est vecteur d’une maladie incurable, le paludisme. Dans ce contexte, une rivalité scientifique éclate entre les partisans de la technique Weill sur l’anticoagulant et les partisans de la technique Lewisohn, pour la transfusion du sang citraté.

sangtranfusion28Avec la Première Guerre Mondiale, les médecins militaires pratiquent de plus en plus, la transfusion sanguine. À son déclenchement, le médecin belge Albert Justin (1882-1967), met en place l’anti-coagulation. Cette découverte va ainsi permettre d’améliorer la qualité rudimentaire des perfusions au sein des tranchées. Par ailleurs, les laboratoires développent des techniques de transfusions plus performantes pour conserver de manière réelle, les poches totales de sang. En 1917, malgré le conflit Weill-Lewisohn, la transfusion par veine jugulaire externe est mise en place par Guillot, Dehely et Morel, avec un résultat plus ou moins mitigé. 

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Opération chirurgicale pratiquée sur le champs de bataille d’Ypres, par un médecin britannique en 1915

Dans l’Entre-Deux-Guerres, Bernard Fantus met en place la première réserve de sang. En 1936, les unités mobiles de transfusion plus communément appellées « Banque du Sang », permettent d’atteindre jusqu’à 100 transfusions par jours. Initiée par la Mayo Clinic de Rochester, l’activité des services transfusionnels va ainsi pouvoir se diversifier. Avec les découvertes du chimiste Karl Landsteiner sur les groupes sanguins ABO, le sang est désormais diversifié et étendu de manière comparative, aux différents individus de la planète. Selon lui, différentes cellules sanguines portent des antigènes. Ce qui aboutit à plusieurs sortes de groupes sanguins. Par son test d’agglutination, l’antigène porté par le globule rouge va permettre de déterminer, le groupe sanguin du patient. Pour Landsteiner, les globules rouges portent des antigènes spécifiques dont la présence, détermine l’appartenance du sujet au groupe sanguin A, B, O ou AB. Avec cette découverte, Karl Landsteiner reçoit le Prix Nobel de Médecine en 1930.

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Karl Landsteiner, l’homme qui a découvert la présence des globules rouges dans le corps humain

Avec la Deuxième Guerre Mondiale, les recherches portant sur plaquettes de plasma sont gérés par le Bureau de la Politique Scientifique et Technologique (OSTP) de Washington. En 1939, Edwin Cohn permet la préparation d’albumine stockée à laquelle s’ajoute le plasma expérimental de la section scientifique du gouvernement. Quatre ans plus tard, les physiciens Loutit et Mollison mettent en place la conservation plongée du sang, appelée aussi Solution A.C.D. À la fin des années Quarante, la solution A.C.D est couplée aux premières plastiques pour répondre plus durablement aux besoins pratiques de la transfusion. Walther et Murphy réussissent en 1952 à créer la première poche de sang en matière plastique.

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Avec les combats de la Libération, la solution A.C.D va s’avérer être un allié redoutable, par son soutien à la logistique médicale des troupes américaines

De 1950 à nos jours, de très grands progrès permettent d’améliorer les conditions de transfusions. Toutes ces données établies favorisent en une moitié de siécle, l’essor d’une science novatrice. Plusieurs étapes y ont ainsi contribués :

– 1956 : groupe sanguin ABO RH1 (et antigènes CEE) avec dépistage de la syphilis ;

– 1963 : méthode PRP ;

– 1983 : recherches sur les anti-corps et les anti-érythrocytaires ;

– 2005 : première méthode de réduction des pathogènes disponibles en France pour les concentrés de plaquettes

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Le don du sang est une technique qui n’a cessé d’évoluer ces dernières décennies. Les techniques sont maintenant très au point du fait de nombreux contrôles : avant, pendant et après le don. Néanmoins, le risque zéro n’existe pas. Quelques accidents peuvent survenir comme l’erreur ABO ou les réactions allergiques. Toutefois, le sang est un liquide composant le corps humain. Il lui est même indispensable puisqu’il contient les cellules transportant l’oxygène, le dioxyde de carbone et les cellules immunitaires.  Le sang peut être donné par de nombreuses personnes sous certaines conditions. Malheureusement, peu de personnes font ce geste, ce qui créé en France des pénuries. Celles-ci très régulières, mettent en danger la vie des malades et des accidentés de la route. De nombreuses campagnes sont ainsi menées par l’Etablissement Français du Sang pour pallier à ce phénomène. Actuellement, des recherches sont menées partout dans le monde, pour mettre au point du sang artificiel. Cette alternative permettrai ainsi de sauver de nombreuses vies, lorsque la pénurie ne permet plus de fournir les stocks nécessaires. 

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