Spartacus, l’histoire maudite de l’esclave devenu gladiateur et qui défia un Empire. Un guerrier légendaire dont l’héritage sera à jamais associé à la Liberté.
Né en 100 av.J.C, dans une famille aisée de fermiers, le jeune Spartacus n’est pas le pauvre soldat de cohorte dont-on lui prête le destin. Officier de cavalerie chez les Auxiliaires Thraces, il sert avec fidélité le Légat Glaber lors de sa campagne contre les Parthes. Refusant de massacrer des villageois innocents, il déserte avant de se faire capturer par ses anciens alliés. Vendu aux esclavagistes Syriens, il travail durant de nombreux mois dans les carrières minières de Damas.
Acheté par Batiatus, laniste réputé de Capoue, il est contraint d’emprunter la voie de l’honneur, en gagnant le chemin de la Gladiature. Entraîné de longues semaines dans le ludus de Batiatus aux joutes armées et aux corps à corps, la légende de Spartacus va naître sur le sable brûlant de l’arène de Capoue. Glorieux mirmillon, cet idole des jeux romains sacrifiera sa jeunesse et sa liberté pour les beaux yeux d’un public sanguinaire et violent.
Vengeance et trahison marquent la nouvelle vie de l’esclave thrace. Humilié par les guerres du passé, et, aujourd’hui torturé par les maux du présent, Spartacus est bien décidé à briser ses chaînes pour recouvrer sa vie d’avant. À l’occasion de la réception du Préfet Callavius, il décide de se révolter contre ses maitres, bourreaux oppressants de sa liberté. Dans son projet d’évasion, ce dernier peut compter sur le soutien indéfectible de ses compagnons Crixus le gaulois et Œnomaüs le numide. Armés de hachoirs et de couteux de couteaux de cuisine, les fugitifs assassinent froidement les convives avant de piller la villa. Après avoir pillés l’armurerie, les 72 gladiateurs mettent à sac Capoue en tuant et en volant tout sur leur passage.
Vivre libre ou mourir
Traqués par les troupes du Prétorien Varinius dans le golfe de Tarente, ces dernières sont anéanties jusqu’au dernier soldat. En l’espace de deux longues années de guerre civile, de 73 à 71 av.J.C, l’armée des esclaves forte de 90 000 individus est capable à elle seule de faire vaciller le pouvoir romain en place. Messine, Modènes ou Tarente, les rebelles pillent les ressources de Rome, en défiant son autorité politique. Malgré les victoires, des dissensions apparaissent dans le groupe entre Crixus et Spartacus. Profitant de la discorde du groupe, le général Crassus va isoler Spartacus sur les ponts du Vésuve en l’encerclant pendant près d’un an.
Avec la mort de Crixus et l’affrètement avortée de la flotte Sicilienne, Spartacus n’a d’autre choix que de se résoudre à affronter Crassus en mars 71 av.J.C. Un combat inégal et suicidaire pour le chef des gladiateurs qui comme un lion rendra son souffle sur le champ de bataille. Alors qu’il s’apprête à aller tuer seul le général romain, Spartacus fait face à la garde rapprochée de centurions de ce dernier. À un contre 50, assailli de toutes parts, éventré par les pilum adverses, le gladiateur s’écroule glorieusement sur le champ de bataille. Une fin aussi héroïque que tragique pour le Thrace et ses 10 000 esclaves, plus tard crucifiés sur la voie Appia.
Il rêvait d'être libre
Avec l’enjeu politique de la destinée de Spartacus, Hollywood l’a érigé à un statut universel de héros. Des Spartakistes de Rosa Luxembourg aux actes de bravoure de Kirk Douglas et Russel Crowe, cette vision moderne du « héros » s’impose toujours à nous et chaque nouvel épisode qui lui est consacré l’amplifie. Le mythe de Spartacus est ainsi entretenu.
En savoir+ :
❖ Spartacus, de Eric Teyssier, ed. Tempus, 9€50 ;
❖ Blood and Sand (2011), avec Lucie Lawless et Andy Whitefield, 24€ ;
❖ Évènement : La 9e édition des Jeux Romains de Nîmes, les 28-29-30 avril 2018 avec comme invité d’honneur le célèbre gladiateur. Prix : 15 € –> Plus d’informations sur www.arenes-nimes.com.