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Au cœur de l'Histoire

L’Enfer de Waterloo

Napoléon dit au sujet de la bataille : « ce sera l’affaire d’un déjeuner ». Pourtant, la simple escarmouche va se métamorphoser en une journée cauchemardesque d’environ neuf heures, dans le sang et la boue. Ainsi, l’on peut dire que l’issue de la bataille est courue d’avance avec ces nombreuses errances tactiques côté français.

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Vue d’ensemble du champ de bataille de Waterloo         
1) Guerre et Paix 

→ 12 juin 1815 : Napoléon et Wellington se font face sur la plaine avec 120000 hommes à leurs dispositions. Ils s’observent mais n’échangent pas de salves de tirs.
→ 15 juin 1815 : Napoléon entre en Belgique. La trahison de son général de division Bourmont, permet la manœuvre de la coalition européenne menée par Wellington.
→ 16 juin 1815 : Les offensives des Quatre-Bras et Ligny, tiennent un temps en échec les armées de Blücher et Wellington. Mais face au manque d’effectif, les troupes frnaçaises du Maréchal Ney se cantonnent sur le secteur de Waterloo.
→ 17 juin 1815 : Wellington a procédé à l’encerclement des troupes françaises du mont Saint-Jean en passant par la Haie Sainte et jusqu’à Hougoumont. L’affrontement est proche.

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Cartographie britannique présentant le déroulé de la bataille, le 18 juin 1815

2) Rapport de force                                                                           

 → Pour les Prussiens : un noir couleur de mort, ornait leur uniforme. Ces troupes d’élites, craintes dans l’Europe entière ont été dissoutes à Waterloo en trois contingents :
– Les Jagërn, fantassins d’élite
– Les Rifle Grenadiere, fusiliers grenadiers
– Les Mousquetaires, qui combattaient majoritairement dans les régiments de ligne en ordre serré.
Eux, ils ont composés durant la bataille avec leur rigueur prussienne fusil- baïonnette sur l’épaule, Shako (couvre-chef militaire, en forme de cône tronqué avec une visière) avec jugulaire et plaque frontal, un habit-veste accompagné d’un pantalon en lin blanc, un baudrier, un sabre-briquet et un havresac constitué d’un bouteillon pour les vivres et d’une giberne pour les cartouches.
→ Pour les Français : la Garde Impériale, corps d’élite de Napoléon, va s’illustrer durant la Bataille de Eylau en 1807. Réputés comme « Immortels », par les soldats adverses, le bonnet à poil et les épaulettes permettaient de reconnaître leur possesseur mais aussi d’impressionner l’ennemi : le soldat paraissait alors plus large et plus haut. La redingote, élément incontournable du soldat, constituera une tradition dans l’armée française jusqu’en 1940. Ces grognards étaient équipes du fusil modèle 1777 – extrêmement répandu avec des baïonnettes de deux modèles différents : longueur totale : 40,6m/longueur de la lame : 38cm/poids : 330g, pistolet d’arçon modèle « An IX », un Sabre briquet modèle 1800 avec une poignée en bois sculpté et un couvre giberne. L’homme qui s’est illustré ce jour là, est le capitaine de la Garde Impériale Jean-Roch Coignet, baroudeur et fidèle compagnon de l’Empereur. D’Austerlitz à Iena, son courage n’a d’égal que sa mémoire de la Grande Armée.
→ Pour les Britanniques : les courageux défenseurs de la Haie Sainte, vêtue de leur tunique rouge sang ont marqués la journée par leur bravoure et leur détermination. Equipés d’armes à feu modernes et perfectionnées comme la carabine Baker et le fusil Brown Bess. La King’s German Legion, aurait du être dissoute après l’abdication de Napoléon, mais les Cent-Jours entraînèrent son maintient.

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La bataille de Waterloo est un véritable bal d’uniformes, avec d’un côté le « Grognard » français et de l’autre le « Hanovrien » anglais

3) Récit des combats 

► 11h30 : la bataille va commencer
La pluie incessante a obligée Napoléon à reportée l’heure de la bataille. Ney en habits civils coiffé de son bicorne à plumetis blancs examine une dernière fois la carte du champ de bataille.
Quelques minutes avant la bataille, les sous-officiers vérifient pour la dernière fois les armes. D’après l’historien anglo-saxon Mark Adkin : 3 millions de coups de feu ont été tirés avec 1/100 mortel.
Napoléon quant à lui, veille à lunette. Malgré ses maux d’estomac et sa crise d’hémorroïde, la bataille commence.
► 12h00 : furieuse mêlée à la ferme d’Hougoumont
Les hommes de Jérôme Bonaparte lancent l’assaut sur la ferme d’Hougoumont. Quand le combat commence les placent à l’arrière du bataillon pour donner le rythme et marcher en cadence. Pourtant cette attaque latérale de diversion va se transformer en un combat sanglant et âpre de plusieurs heures. D’autant que l’artillerie employée très tard permet aux Guards de repousser les 10000 hommes du corps d’armée de Reille.

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Canonnade prussienne au tout début de la bataille
► 16h00 : les charges de la cavalerie française
Les charges des cuirassiers et des hussards, qui débordent sur les flancs adverses permettent de prendre quelques points d’artilleries. Le va-tout de Ney, appuyé d’une énergie débordante sera inefficace pour appuyer une infanterie décimée par l’artillerie adverse.

► 18h30 : la Haie-Sainte est prise par les français                                                         Face aux batteries de Gribeauval et aux carabines Baker, l’infanterie française légère charge et dans un corps à corps sanglant fait battre en retrait les soldats de la King’s German Legion. Fiers de ce fait d’armes, les français font flotter le drapeau tricolore pour accueillir le nouveau QG de l’Empereur.

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Combats pour la Haie Sainte
► 19h00 : la contre-attaque prussienne à Plancenoit
90000 prussiens chargent en fin d’après midi et prennent à revers les éléments de cavalerie isolés. Les Uhlans coupent la retraite et font repousser les derniers contingents de l’Empire dans le village de Plancenoit. L’adversaire, toujours plus important et mobile, perce le verrou de la défense française.
► 20h00 : la dernière charge avant la déroute
Les Hussards de Ney chargent les contingents de la King’s German Legion en appuyant les bataillons de la Garde. Wellington qui agite son bicorne, lance la contre-attaque. Tout est perdu. La déroute est grande. L’Empereur qui a fuit le terrain laisse derrière lui 10000 morts dont les Hommes du 8e de Ligne ont payés le prix fort.

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La charge de la dernière chance

4) Les Héros de la bataille

Michel NEY (« Le Brave des braves ») est placé à la pointé de l’attaque française. Il est au coeur du jeu de la cavalerie. Ses attaques mal placées vont entraîner des pertes importantes et coûteuses. À ce propos, il est par la suite fusillé par ses troupes de Waterloo, sur décision du Roi Louis XVIII.

Pierre CAMBRONNE (« Le Nantais ») est le gardien des valeurs de la Garde. Par ailleurs, il reste à la postérité pour son mot apocryphe, qui fit trembler le sol belge.

Gebhardt VON BLUCHER est un valeureux septuagénaire, avec sa propre conception de la guerre. Il est l’instrument de la revanche prussienne sur Napoléon. Il résumé donc la bataille en un proverbe « Quelle affaire ! ».

Guillaume II d’ORANGE est l’heritier de la couronne des Pays-Bas. C’est lui qui mène l’ensemble des charges de cavalerie adverse sur les régiment de reconstitution. La butte du Lion illustre parfaitement l’engagement son nom des soldats Waterloo.

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L’intemporelle Maréchal NEY

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A lire : 

  • L’homme de l’année 1815, de Gin et Sébastien Latour, ed. Delcourt, 14€85

A voir :

  • Napoleon, avec C.Clavier et G.Depardieu, de Yves Simoneau, 2002
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