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Le saviez-vous ?

Sur les traces de nos Poilus : Alfred Texier

Le capitaine Texier du 1er régiment de zouaves, lors de l’attaque sur le Mont Cornillet, en mai 1917

Alfred Texier forge son destin de futur grand général, durant les combats de la Marne. Officier téméraire, il fait partie de cette nouvelle génération de sous-officiers, qui rêvent de prendre leur revanche depuis la défaite de 1870. Pourtant, son expérience des tranchées bouleverse à jamais son existence.

Alfred Texier, un poilu pas comme les autres

Proche de ses hommes et se refusant aux pertes sacrificielles des soldats, le capitaine Texier est un pure-produit de la formation militaire française. Brillamment sortit de l’École de guerre en 1912, avec un grade de sous-lieutenant, Alfred Texier intègre aux premières heures du conflit le haut commandant allié.

Février 1916, alors que l’armée française manque d’officiers subalternes sur le front ouest, Alfred Texier est dépêché à Verdun. Dans l’enfer de la bataille la plus sanglante de la Grande Guerre, le Parisien prend le commandement du 16e bataillon de chasseurs à pied. Présent dans les combats de la rive droite de la Meuse, il gagne l’estime de ses hommes et grâce à son caractère bien trempé, casse l’image stéréotypée de l’officier de carrière. Dans les tranchées de Verdun, la légende du capitaine Texier vient de naître.

Quand Alfred Texier critique vivement les armes chimiques

L’insouciance des années Saint-Cyr laisse désormais place à la dure réalité des combats. Délaissant un visage angélique, l’officier de 35 ans porte désormais la barbe des courageux Poilus. Nommé capitaine de l’état-major du 48e division d’infanterie, il prend également le commandement du 1er régiment de marche de zouaves durant la bataille des monts de Champagne.

La boucherie qui s’annonce est loin de tout ce que peut s’imaginer le capitaine Texier. Le mois de mai 1917 est particulièrement sanglant pour son unité. Après plusieurs assauts infructueux du mont Cornillet, il décide de partir en éclaireur vers les positions allemandes. Alors que l’artillerie française pilonne les tranchées ennemies, Alfred Texier se faufile et découvre l’horreur.

Poilus français engagés dans les combats de la Champagne, en mars 1917

Sa découverte morbide remet en cause, ce pour quoi il combat : « Guidé par l’aide Major Lumière et l’aumônier Carriere, à la recherche de la galerie centrale, j’errai pendant une demi-heure environ, scrutant vainement toutes les pentes nord du Cornillet. L’action des obus au cours de la journée du 25 a bouleversé à nouveau le terrain. Enfin, l’emplacement de l’entrée est identifié et se trouve à une quarantaine de mètres de part ci d’autre d’une sape servant d’abri à un poste de secours. Mais l’entrée est éboulée : il faudrait un travail de plusieurs heures pour la dégager. Je me rabats sur la galerie Est. Son entrée également très malmenée par les obus allemands se réduit à un orifice de 0,90 m. environ. La galerie s’étend sur 50 à 60 mètres. Au fond, la voûte est effondrée. La galerie est boisée de coupe trapézoïdale. Elle est suivie par une voie étroite, ce qui prouve qu’elle se prolonge au-delà de l’éboulement. A droite, dans une petite enclave, se trouve un poste de télégraphie sans fils. Le télégraphiste, encore assis il sa place, a mis son masque anti-gaz. »

Face à la centaine de cadavres amoncelés devant lui, le capitaine Texier ne perd pas son sang-froid et sauve in extremis la vie de ces deux soldats allemands. Grace au courage de Texier, les deux combattants échappent au funeste destin de leur camarade. À l’issue de la prise du mont Cornillet, il fait un rapport à sa hiérarchie où il dénonce notamment la dangerosité du recours aux armes chimiques ainsi que les méfaits sur le moral de la troupe. Pour cette prise militaire de choix, il est néanmoins décoré de la Légion d’honneur.

La 48e division d’infanterie participe à la seconde bataille de la Marne. Sous les ordres du général Mangin, la troupe coloniale de Texier combat sur la ligne Villers-Hélon. Une nouvelle fois courageux face à l’ennemi, il charge à la baïonnette aux côtés de ses soldats. Fauché durant l’assaut par une mitrailleuse allemande, il reçoit les honneurs militaires pour cette nouvelle prise de guerre. Officier d’honneur durant la   Grande Guerre, il le sera aussi durant l’Occupation, en rejoignant la Résistance afin de défendre une nouvelle fois son pays.

M.C. 

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