Le musée de la préfecture de police fête ses 110 ans d’existence. Au cœur du commissariat du Ve arrondissement, visite guidée de cet établissement méconnu.
En plein quartier Latin, à deux pas du Panthéon, la façade monacale du commissariat du V e arrondissement arbore de drôles de panonceaux. Sur fond rouge, avec des empreintes ADN, les passants peuvent lire, musée de la préfecture de police.
Les curieux comme Guillaume, s’étonnent de la présence d’un musée en ces lieux qui fête pourtant cette année ses 110 ans. « J’ignorais son existence. C’est l’occasion pour moi de venir le découvrir », confie ce dernier. « L’endroit est idéal pour se mettre dans l’ambiance du musée », confie amusée Sylvie Salvan, archiviste au musée. Passant les contrôles de sécurité et côtoyant furtivement les gardiens de la Paix, les visiteurs gagnent le troisième étage de l’Hôtel de police, pour découvrir ce musée insolite.
Les archives historiques de la préfecture de police
Dès l’entrée, les touristes se mettent dans l’ambiance. Dans une guérite aménagée, ils enfilent un képi de policier et montent la garde. Le visiteur est accueilli par une colonne de mannequins en uniforme, du premier prévôt de Louis XIV jusqu’au CRS moderne, la fascinante épopée de la police parisienne se dévoile sous leurs yeux.
« Ce musée est la volonté du préfet Lépine de montrer les importantes collections et archives historiques de la préfecture de police. Mais aussi, de faire découvrir les missions de sécurité publique qui incombent à la police. Je dirais qu’aujourd’hui, le musée fonctionne toujours dans ce sens. Et les gens sont toujours friands de découvrir ces affaires criminelles », explique la guide.
Une plongée dans le temps
Les plus célèbres policiers représentés
Au détour des vitrines, les curieux font la connaissance d’anciennes figures de la police, comme le lieutenant général de police Nicolas La Reynie (NDLR : connu pour avoir mis un terme à l’Affaire des poisons), Eugène-François Vidocq (NDLR : ancien chef de la brigade de sûreté de Napoléon) ou encore Célestin Hennion (NDLR : créateur des célèbres Brigades du Tigre).
« Uniformes, armes, fac-similés, toutes les pièces présentées sont là pour rappeler ce patrimoine de la police, dans un contexte plus général », raconte l’historienne.
Des objets ayant appartenus aux assassins
Mais, que serait le policier, sans sa Némésis de toujours, le brigand. Dans la seconde partie du musée, la galerie consacrée aux crimes, recèle d’anecdotes violentes et sanguinaires. « Cette partie du musée met à rude épreuve les émotions de nos visiteurs (rires). Elle présente les différents régicides, assassinats et empoisonnements qui ont marqué, dans le mauvais sens, l’histoire de France » explique Sylvie Salvan.
Parmi la collection d’objets macabres, vous pourrez admirer l’œilleton du docteur Petiot, les pistolets de l’assassin du président Paul Doumer, ou encore les armes de poing des bandes anarchistes du siècle dernier. Riche de ses collections, ce petit musée profite de son aspect désuet et pittoresque, pour fêter sa 110e bougie, entre crimes et châtiments.
Du lundi au vendredi, 9 h 30 à 17 heures. Le troisième samedi de chaque mois, de 10 h 30 à 17 h 30. 4, rue de la Montagne Sainte-Geneviève (Ve) Métro Maubert-Mutualité (Ligne 10). Tarif : Gratuit.
▶︎▶︎▶︎ Ce reportage a été réalisé en partenariat avec LE PARISIEN ◀︎◀︎◀︎